La rêverie est fragile, je me rends compte que c’est un état d’esprit que j’aime beaucoup et que je me fais souvent voler,. J’ai l’impression par exemples que quand je suis avec mes beaux-frères, mon état de rêverie n’est pas du tout compatible. J’ai l’impression qu’il est risible qu’il est fragile qu’il n’est pas quantifiable qu’il n’est pas justifiable. Et quand quelque chose n’est pas justifiable il est abandonné comme on abandonne un mouchoir en papier que l’on vient de souiller, d’un geste nonchalant et un peu dégoûté, du bout des doigts. Des idées originales non justifiable sont à garder pour soi, c’est de l’ordre des sous vêtements, personne n’a idée de montrer ses sous-vêtements. Sans doute est-ce bien parce que la rêverie n’est pas directement partageable, qu’il faut un peu de temps pour s’imprégner de l’idée de l’autre, s’y laisser emporter et peut être, en débridant un peu l’imagination, s’envoler avec le temps d’un trajet dans les nuages. La rêverie est de l’orde de la poésie, elle vibre haut et elle induit, quand elle est lancée dans la mêlée d’une conversation un peu sérieuse, la désagréable sensation que l’on patine dans le vide, un peu comme si une chanteuse venait poser sa voix dans un repas e famille un peu ennuyeux, la voix cristalline viendrait contraster avec ce que nul alors n’aimerait nommer ou même conscientiser.
Si on compare un repas ou une conversation entre amis ou en famille à un morceau de musique on peut se dire qu’un moment réussi a un rythme agréable, une basse qui rythme l’humeur, quelques solo bien placés et des blancs entre les morceaux.
Maintenant je pourrais imaginer à quelle sorte de musique correspond certain moment. Comme avec mes parents par exemple.