Il semble que l’ostéopathe ai réussi un peu son travail. Je n’ai plus de douleur au lit. Les douleurs en conduite de voiture subsistent.
J’ai l’impression de réussir à définir de plus en plus nettement ce sentiment de peur qui m’empêche de dormir depuis un bon moment.
Delphine m’a dit l’autre jour que quelque chose me restait dan dans la gorge, quelque chose que j’avais besoin d’exprimer ou que j’avais besoin de m’avouer.
Depuis le début du chantier je remarque bien que je cours, je suis toujours pressé d’avancer. Je me demande d’ailleurs souvent comment font les professionnel ou même toute personé ne dans un chantier pour ne pas se sentir oppressé par le temps qui passe. Le soir, rentré chez moi, je suis obsédé par ce que j’ai fait la journée au chantier.
Je pense qu’au fond de moi j’essaie tout les jours que le chantier soit fini, je cours comme si j’arriverai à finir le chantier à la fin de la journée. Et le soir venu il y a un sentiment triste, celui de devoir laisser le chantier alors qu’il n’est pas fini.
Je m’y donne à fond tout les jours. De tout mon cœur, de tout mon corps. Et tous les soirs c’est le même senario de déception.
A force, j’ai l’impression d’être abusé, floué, trompé par ce sentiment qui me fait croire que c’est bientôt fini. Et je perds la foi.
Ce que je ne me suis jamais avoué, c’est que ce chantier est gigantesque et que j’ai un vrai sentiment de quelque chose d’interminable. J’ai au fond le sentiment que ce chantier est totalement interminable. J’ai beau y mette tout mon cœur jours après jour, c’est comme si il n’avançait pas du tout. Il y a toujours autant à faire. Ce n’est évidement pas la réalité, le chantier avance bien et la ligne de fin se rapproche tous les jours un peu plus. Mais ce sentiment de peur de l’étouffement ou de l’épuisement est bien réel. J’ai l’impression qu’on me ment sur la date de fin, qu’elle ne viendra jamais.
J’ai l’impression que je ne me suis jamais avoué que ce chantier est interminable.
Me l’avouer semble me redonner de l’énergie à l’œuvre. De plus ça semble me libérer de cet étrange sentiment de tristesse, d’abandon qui survenait à la fin de la journée. Avec cet aveu il semble évident qu’une fin de journée va arriver et que le chantier ne sera pas fini. D’ailleurs il ne sera pas fini pendant encore looooongtemps, parce que j’avoue qu’il est in-ter-mi-nable.