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Lundi 9 novembre 2020

C’est à nouveau la crise de larmes ce matin, je me suis levé sans élan gonflé de tristesse. Je ne supportais pas les enfants, j’étais désobligeant en parole avec Estebán, je suis détesté à tel point que j’ai senti que je ne voulais plus exister sur cette terre. Les larmes commençaient à couler ils m’ont sauvé.

Je n’arrive décidément pas à comprendre cet autre qui est en moi. Je n’arrive pas non plus à rester avec lui, je m’en vais trop vite et par réflexe dans ce personnage que je me suis construit, ce personnage courageux qui tente de faire fi de celui qu’il est vraiment.

Je me rends bien compte quand moi existe un autre que je ne connais pas. Par rapport à la majorité des gens sur cette terre, cette autre est particulièrement différent, malgré le fait qu’il n’ai jamais eu sa place, il existe et Agi sans doute plus fort que chez chacun d’entre nous j’ai le sentiment que en même temps il a une patience infinie, il peut encore attendre des siècles des siècles avant de pouvoir exister et en même temps, je vois bien que ma vie sans lui est devenu impossible. Mais devenu impossible de l’ignorer tellement son manque est grand, tellement son manque me pèse, tellement c’est tout autre caché et de plus en plus ou moins et de par le fait de transfert, je me sent de plus en plus étouffé, dans le noir, dénigré.

Développer la conscience de ce rejet, de ce refus, il me semble au-dessus de mes forces. Je ne sais pas par quel bout attaqué, par quel bout comprendre.

C’est autrement moi semble aussi différent, tellement différent, que depuis ma tendre enfance celui-ci est rejeté parce que sans doute inadapté à la société. Comment puis-je aujourd’hui, te retrouver alors que enfants déjà tu étais banni ? Je vais devoir affronter tous les dictâtes de la société qui ont fait que je je me suis banni.

L’étape actuelle est simplement la prise de conscience de cette mise de côté. Comprendre toute cette énergie déployée à fin de mettre de côté ce qui n’est pas montrable. Cette énergie déployée pour garder l’image d’un garçon adapté et compatible.

Qu’est-ce qui n’était pas montrable ? Qu’est-ce qui est en moi a dû être saboté, enfoui, caché, dissimulé, diabolisé ?

Je me souviens de cet enfant d’environ neuf ans, qui était gros, qui manger beaucoup de sucre, un peu partout, un peu trop rond, pas très faim, sans doute déjà en réaction.

Depuis toujours, je vois bien que je n’ai pas les codes, pour me fondre dans la masse. Le simple échange avec l’autre n’est pas évident, il ne l’a jamais été, j’analyse beaucoup ce que je veux dire, ce que je dis, et ce que j’ai dit.

Il y a donc un manque de fluidité évidente, un manque de simplicité, qui met la personne en face de moi dans une situation plus légère, un manque de légèreté, de naturel ou de fluidité. Mais pourquoi j’analyse temps ? Pourquoi je ne peux pas lâcher les chevaux de ce que je suis tout au fond ? Qu’est-ce que je dois cacher ? Que m’a t’on demandé de cacher ? Quel signe ai-je interprété en temps que tel ? Pourquoi cet autre en moi est-il si peu montrable