Je suis perdu actuellement avec Esteban. Il peut être le meilleur comme le pire. Donner
Avec un enfant hypersensible et anxieux, chaque limite posée sèchement peut être ressentie comme un rejet ou une humiliation, et chaque compréhension accordée sans cadre devient un permis implicite pour manipuler.
C’est une impasse classique et épuisante.
“Tu sais, moi non plus je ne comprends pas toujours comment t’aider. Mais je t’aime et je cherche avec toi.”
“Ce que tu viens de dire, c’est un mensonge, et c’est injuste pour les autres. Mais je sais que tu n’es pas un menteur au fond. Je sais que tu es quelqu’un de sensible, et que parfois, tu dis n’importe quoi parce que tu as peur de te faire gronder.”
Continuer la métaphore du doudou intérieur
Tu pourrais lui dire :
“Tu sais, je pense que ton doudou à l’intérieur, parfois il a très peur.
Et du coup, il appelle un grand costaud qui dit ‘Je suis le meilleur !’ pour essayer de le protéger.
Et d’autres fois, il se cache dans un coin et dit ‘Je suis nul, je suis nul’.
Mais en vrai, c’est toujours lui, ton doudou, qui est là en dessous. Il a besoin d’être aimé, même quand il fait n’importe quoi.”
Un petit être qui, un jour, a eu très peur de ne pas être aimé à cause de ce qu’il faisait, de ce qu’il était, ou de ce qu’il ressentait.
Et depuis, il porte ce poids, ce doute profond :
“Si je montre qui je suis vraiment, on ne va pas m’aimer.
Le doudou veut cacher sa honte
Si je me montre faible, nul, ou maladroit, on va se moquer de moi, ou m’abandonner.”
C’est là que surgissent alors les protecteurs.
Ce sont eux qui ont mis en place les stratégies :
- mentir pour éviter d’être découvert,
- rejeter la faute pour éviter d’être humilié,
- refuser l’effort pour éviter de rater,
- dire “je suis le meilleur” pour éviter d’avoir à douter,
- dire “je suis nul” pour avoir le contrôle de la chute.
Mais le noyau de tout ça, c’est ce petit doudou intérieur, ce petit enfant blessé par la honte,
qui a cru que ce qu’il vivait ou ressentait n’était pas aimable.
IFS adapté à un enfant :
- Tu nommes une part vulnérable (le doudou).
- Tu fais exister deux protecteurs.
- Et tu ouvres une possibilité de dialogue avec lui-même, sans que ce soit lourd.
Tu pourrais l’inviter doucement :
“Tu veux bien lui dire un truc à ton doudou, là, maintenant ?
Même un tout petit truc pour qu’il se sente un peu moins seul ?”
Donner des visages aux protecteurs
S’il est réceptif, tu peux lui proposer un jeu comme :
“On pourrait inventer un personnage qui s’appelle Monsieur Le Meilleur.
Tu vois comment il parle, comment il marche ?
Et un autre qui s’appelle Monsieur Nul, celui qui dit qu’il ne vaut rien du tout.
Tu les vois dans ta tête ? Tu pourrais les dessiner ?”
Si l’exercice marche, tu pourras un jour lui proposer :
“Et toi, tu serais qui si ces deux-là partaient un peu en vacances ?
Qu’est-ce qu’on entendrait ? Qu’est-ce qu’on verrait ?”
C’est déjà une forme de désidentification : il commence à voir que ces voix ne sont pas lui, mais des parties de lui.
“Je pense que ton doudou, à l’intérieur, il a peut-être un tout petit coin où il croit qu’il est nul. Qu’il vaut rien. Qu’on l’aimera pas s’il est pas parfait.
Et ça, c’est ce qu’on appelle la honte. C’est une émotion très dure, mais ça arrive à plein de gens. Et surtout, ça peut se réparer doucement.”
“Tu sais, parfois je vois ce que tu fais, et je ressens une grande colère.
J’ai une part en moi qui déteste les injustices. Qui déteste quand quelqu’un ment, accuse à tort, ou fuit.
Cette part-là, elle s’énerve beaucoup.
Mais en dessous, il y a aussi moi, ton père, qui sais que tu fais ça pour cacher quelque chose.
Et c’est avec lui que je veux te parler maintenant.”