Dans quelques jours, je suis invité à participer au festival du carnets de voyages de Clermont avec de nombreux dessinateurs.
Je suis hébergé dans un dortoir avec cinq autres personnes. Je vais croiser beaucoup d’artistes, de gens de toutes sortes.
L’idée est super, c’est un endroit assez exceptionnel pour rencontrer des gens. Et j’ai l’impression qu’hier s’est opérée une bascule dans ma tête, dans le sens où j’avais très peur d’y aller, très peur des insomnies, peur d’être fatigué, peur de dormir dans un dortoir avec une peur de l’intrusion, une peur de ne pas dormir. Du coup, passer un séjour très sombre et angoissant. Ça, c’est une vision des choses, qui je crois être un peu liée à ce qu’on a parlé dernièrement sur l’insomnie, cette vision où je me vois encore comme quelqu’un qui n’est pas solide. Et j’ai eu une bascule l’autre jour, je me suis dit que je pourrais mettre toute cette énergie qui imagine le pire au profit de quelque chose de plus constructif, c’est-à-dire la relation. Et je me suis dit, ce séjour, au lieu de mettre toute l’énergie dans la défense, je pourrais la mettre dans la recherche de relation, la compréhension de la relation avec l’autre. Parce que c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de développer chez moi, c’est quelque chose pour lequel je n’ai pas beaucoup d’outils. Et je me dis qu’on va partir dans cette optique-là, l’optique qu’effectivement il y a plein d’inconnus et c’est le but. C’est le but et je vais là-bas pour rencontrer tous ces inconnus, toutes ces inconnues, tous ces moments. Et je n’y vais pas pour tenir une image, je n’y vais pas pour prouver quoi que ce soit, je n’y vais pas pour me défendre, pour avoir la reconnaissance, mais bien pour rencontrer. Merci.