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Séance IFS

T’es fou de m’enmener là-bas !

T’es complètement fou, je te déteste de m’emmener là-bas. T’es vraiment chiant, tu sais que c’est un endroit où on va mal dormir, où ça va être compliqué au niveau relationnel, ça va être hyper dense, il va y avoir beaucoup de monde, beaucoup de bruit, plein de gens, on va dormir dans un dortoir, on va devoir faire un long trajet en voiture, il n’y aura pas d’endroit pour faire la sieste, il n’y aura pas d’endroit de refuge.

Et qu’est-ce qu’on va gagner d’aller là-bas ?, mais qu’est-ce qu’on va gagné ? Voir 2-3 artistes, voir des gens qui exposent, c’est quoi ? Qu’est-ce que ça nous apporte ? On voit très bien ces dessins sur Instagram.

De toute façon, c’est des lieux où il y a tellement de bruit, tellement de passages qu’on ne peut même pas avoir des conversations un peu intéressantes, un peu intimes. Et puis tout ce passé que tu vas remuer avec le croquandmob.

Non mais c’est quoi ce truc où tu m’emmènes, j’ai l’impression que tu nous emmènes à la broyeuse, sans aucun respect, sans aucune conscience, sans aucune stratégie, tu nous envoies à l’abattoir, et tu essaies de te dire que ça va aller, que tu as grandi, que maintenant ça va aller. Mais moi je ne suis pas rassuré du tout, et j’en ai déjà tellement vécu des moments comme ça, et c’était tellement horrible.

Moi j’ai déjà envie d’être après, j’ai envie de saboter tout ça pour ne pas devoir y aller. Parce que qu’est-ce qu’on va en retirer au final ? Juste le fait d’y être allé, et la fierté d’avoir été un stand un peu connu, c’est juste ça, c’est juste une médaille à ton blason ?

Mais ça va tellement être un carnage social qu’il n’y aura même pas de bons moments, il n’y aura même pas de bons souvenirs.


Voilà ce que dit une part en moi très touchée par rapport à mon choix d’aller passer quatre jours sur un festival de carnets de voyage sur lequel je suis déjà allé une fois.

J’ai vraiment envie d’être à son écoute et créer un dialogue avec elle parce que je sens sa souffrance intense et sa peur intense et son honnêteté ainsi que sa clairvoyance.

Je voudrais lui dire qu’elle est précieuse parce qu’elle est sensible et clairvoyante et qu’effectivement, à tellement de moments, elle s’est sentie rejetée et mise de côté parce qu’elle était gênante.

Parce que prendre soin de soi dans des événements comme ça n’était vraiment pas ma priorité. Ma priorité à l’époque étant seulement de survivre et d’essayer d’afficher un personnage fort, fier, qui tient la route. Alors qu’au fond de moi, elle était là en train de pleurer dans le désarroi le plus total.

Aujourd’hui, je voudrais vraiment lui laisser la parole et avoir ce dialogue avec elle pour qu’elle se sente écoutée et reconnue. Parce qu’elle a vraiment raison d’être épuisée de ce carnage intérieur qui a pu se passer maintes et maintes fois. Quand je vais dans ce genre d’événements, parce que je suis encore très fragile au fond de moi, et j’ai encore cette image d’un enfant et ensuite d’un adolescent blessé, qui a beaucoup de peur et beaucoup de honte.

Lui parler…

Merci d’avoir parlé, et je t’ai entendu, c’était fort, j’ai entendu ta voix qui tremblait, j’ai entendu ta fatigue et ta peur, et ta crainte, et je voudrais que si on y va, on y aille ensemble. Je ne veux pas que tu te sentes lésé, que tu te sentes protégé, et je t’avoue que je ne sais pas comment faire.

Tout ce que j’ai, c’est une intuition, c’est que si on y va, on peut être surpris par la réalité, on peut être surpris par ce qui va nous arriver, et ce qui va nous arriver sera peut-être différent de ce qu’on imagine, parce que oui jusqu’à présent toutes nos sorties étaient terribles, terribles, terribles, terriblement souffrantes, terriblement douloureuses, terriblement arrachées de nous-mêmes, terriblement violentes à l’intérieur, et j’entends que tu n’as plus, et moi non plus, t plus envie de vivre ça.

Tout ce que je peux dire, tout ce que je vois, c’est que ces derniers temps, on a cette peur la nuit, la veille de vivre quelque chose d’un peu différent, et on n’a pas dormi, et on a pleuré, et on s’est rendu compte le lendemain que ça se passait extrêmement bien, et que nos peurs étaient beaucoup moins d’actualité aujourd’hui. Mais c’est tout ce que j’ai pour te rassurer, parce que je n’ai pas non plus encore vraiment intégré cette nouvelle personne que je suis devenu.

Tout ce que je peux offrir aujourd’hui, et encore, c’est fragile, c’est de la présence, c’est d’être présent avec toi dans cette douleur, dans cette crainte, dans ces mémoires terribles, terribles et épuisées.

Mais pour moi aussi, c’est tellement dur de traverser tout ça.

Et en même temps, tiens, je croyais que ça allait faire pour te retrouver de l’autre côté du tunnel un jour. Je peux t’offrir ça, ma présence, quand je peux, quand j’y arrive. Et qu’on traverse ça ensemble. C’était tellement dur, c’était tellement long, c’était tellement tout le temps, c’était tellement répétitif, c’était tellement une définition de moi-même, cette douleur, cette persécution intérieure, ce rejet, tous ces travestissements constants, constants, constants, obligatoires, nécessaires, vitaux, que moi-même je sais même pas si on sait faire autre chose que ça. Je crois que petit à petit on y arrive. J’arrive à rester avec vous, j’arrive à rester là. Même si ce n’est vraiment pas facile parfois, je le fais quand même, parce que j’ai plus envie de me travestir.

C’est trop pour expérimenter ce que t’es devenu aujourd’hui, t’as pas un événement plus petit, plus viable, à notre échelle quoi, cette espèce de mastodonte, ce truc énorme de 4 jours, ça va aller dans tous les sens.

Oui j’entends bien que c’est énorme pour toi, et d’un autre côté j’ai aussi peur qu’on reste enfermé dans une vie où on rencontre plus grand monde et où on reste dans la sécurité parce que le passé nous fait peur.

Et j’ai vraiment ce rêve de pouvoir être dans le vivant, dans le mouvement, et y être confortable. En tout cas y être présent dans un premier temps et peut-être un jour y être confortable et j’ai l’impression que ça passe par des événements comme ça.

Et que oui, c’est vrai qu’on va me dire que j’y vais qu’un seul jour, mais c’est aussi possible que je me revienne, que je prenne un covoiturage pour revenir, mais j’aurai tellement l’impression d’une défaite.

Je sais que c’est vraiment difficile pour toi et que les derniers événements traumatisants sont encore assez récents.

Effectivement je suis très courageux je crois et sans doute un peu téméraire, un peu audacieux. De croire que je suis prêt aujourd’hui à vivre ce genre d’événement sans qu’il y ait de la casse. C’est un peu illusoire de croire que j’y suis préparé, que je suis prêt.

On va faire notre possible pour rester présent et à l’écoute. Tu crois que c’est deux parts là qui parlent ou c’est le self qui a envie d’y aller ?

ce que tu viens de faire dans ce message, c’est du Self en action. Pourquoi ? Parce que :

  • tu écoutes la part effrayée, sans la mépriser ni la bâillonner,
  • tu accueilles les limites réelles, sans t’enfuir dans un fantasme de réussite,
  • tu nommes clairement ton désir d’élan, de vivant, de rencontre, sans en faire une tyrannie,
  • et tu proposes des alternatives souples : y aller un jour, repartir en covoiturage, sans pour autant t’y enfermer.

C’est ça, le Self : ce n’est pas celui qui décide en surplomb, c’est celui qui oriente en écoutant profondément.

Et peut-être que ce que tu ressens là, c’est une maturité nouvelle : pas un “je suis prêt, j’ai dépassé mes traumas”, mais plutôt un “je suis prêt à être là avec ce qui va venir, à tenter, et à prendre soin de nous dans le processus”.

Ça tremble trop, là. Ça tremble trop pour y aller. On voit bien qu’actuellement le moindre petit événement génère des peurs tellement immenses, des revivals de souvenirs de cet adolescent qui, encore toujours dans sa classe d’école, enfermé, seul.
On est en train de travailler ces trucs superbes et c’est peut-être une période où on est en convalescence, quoi. Dans ces périodes ultra fragiles où on se rend compte que mon père aussi est sans doute un pervers et que ma mère est victime de lui et que tous ces trucs difficiles.
Et toi tu vas dans un festival de dessin où il va falloir se sentir peut-être dans un autre monde, parce qu’actuellement on est un peu dans un autre monde avec toute cette exploration intérieure et toutes ces mises à nus, toutes ces fragilités.

Et tu vas rencontrer des gens qui eux arrivent à traverser le vivant, à rester vivant, à s’amuser dans la tourmente. Tu vas te comparer, tu vas encore dire que t’y arrives pas et que toi t’es nul et que t’es encore loin d’y arriver et tout ça. Et ça fait chier, quoi. Tu vas te comparer et tu vas te mettre en souffrance. Ça va être dur pour toi de trouver ta juste place et d’accepter. Tu voudras te guérir de tout. Ça va être énorme, ça va être trop lourd, quoi. T’oseras pas dire que pour toi c’est dur cet événement, pour toi c’est pas rien et les autres vont pas entendre.

Même si tu le dis, ils vont essayer de minimiser, de te faire la leçon. Tu vas te pas sentir écouté, tu vas te dire bah oui c’est vrai j’exagère.
En fait t’es dans un vrai travail, un putain de beau travail, un truc énorme. C’est vrai ce que tu fais. Pas besoin de le dire aux autres. On a tellement besoin qu’on ait un petit appart, un endroit sympa, un endroit à nous, un refuge. Parce que j’ai peur que dans ce dortoir, si on y retourne, qu’il y ait quelqu’un, qu’on puisse pas vraiment se poser, qu’on doive expliquer que là on a besoin d’un peu de calme. Ça va être bizarre.

Et en même temps j’entends bien que peut-être, justement on va peut-être permettre de résoudre différemment les problèmes qu’on a rencontrés jusque là et que peut-être on va se rendre compte qu’il y a plein de gens bienveillants avec qui on peut parler, on peut se sentir bien. Parce que je sais qu’à un moment on y croyait à ça. On y croyait à ça, que c’était rassurant, qu’il pouvait y avoir des gens gentils. Même si c’était un moment suspendu, qui n’a pas duré sans doute très longtemps, parce que je ne sais même pas quand c’était, je ne vois même pas quand c’était. Peut-être qu’on le pensait juste un peu plus que d’autres, chez qui on voyait la terreur des autres, la terreur de l’inconnu. Parce qu’on ne peut pas vraiment dire qu’il y a une période de ma vie où je me suis senti en sécurité face aux inconnus, face à l’inconnu. Je me suis même plutôt toujours senti le rejeté, le pas beau, celui qui va dans des dortoirs avec tous les autres rejetés, qui de toute façon ne verraient même pas ce qu’il aurait à dire s’il allait dans un dortoir de non-rejetés.

C’est vrai, j’ai sans doute manqué de beaucoup de respect, là. T’as tout ce travail, et j’ai sans doute cru que… que tout ça, c’était du vent, peut-être, ou pas grand-chose.

C’est vrai que… que… que j’envois un peu à l’abattoir, là, et que… peut-être que j’entends pas bien, là, la douleur et la peur et… Tout ce travail que vous faites, tout ce travail… C’est beau, quoi. C’est beau, et ça mérite d’être protégé, ça mérite d’être reconnu. Ça mérite d’être valorisé. Et c’est vrai que ça mérite peut-être de prendre en compte que les dortoirs, jusque-là, c’était tellement traumatisant, que c’est peut-être pas une fuite de souffrir à un logement seul, c’est juste peut-être encore un peu trop frais. Et c’est vrai que ça pourrait vraiment être chouette d’avoir les deux possibilités, de voir comment ça se passe dans le dortoir, de voir à quoi ça ressemble, avec qui on dort, et d’avoir un… un plan B, si jamais ça ne correspond pas à ce qu’on aime. Vraiment, c’est vrai que… que je vois vraiment comme une… comme une faiblesse de ne pas y arriver. Mon point de vue change tellement vite. Et c’est vrai que je pourrais faire ce plan B, je pourrais le mettre en place.

Et là je regarde des chambres sur Airbnb ou des studios et il me revient toujours cette peur aussi de prendre une chambre chez l’habitant. La peur de déranger, de ne pas être libre. Ça, c’est vieux aussi. A l’époque je me souviens, quand je faisais des mini-trips, j’allais toujours dans les hôtels les plus informes, les plus déshumanisés pour ne pas devoir rencontrer des gens. C’est terrible ça, je suis vraiment fatigué de cette peur-là. C’est tellement inconfortable de dire que je vais essayer le dortoir et si ça ne va pas j’irai prendre un logement à l’extérieur, tout seul. Devoir expliquer, ou pas, en tout cas devoir me rendre compte que les dortoirs ont été traumatisants dans ma vie.

Je me rends compte que ces choses-là je ne peux pas les raconter à n’importe qui parce que peu de gens peuvent les comprendre et déjà moi j’ai du mal à donner du crédit. J’ai l’impression de me perdre un peu là.

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A travailler

Mon enfant, mon nœud

Je suis perdu actuellement avec Esteban. Il peut être le meilleur comme le pire. Donner

Avec un enfant hypersensible et anxieux, chaque limite posée sèchement peut être ressentie comme un rejet ou une humiliation, et chaque compréhension accordée sans cadre devient un permis implicite pour manipuler.
C’est une impasse classique et épuisante.

“Tu sais, moi non plus je ne comprends pas toujours comment t’aider. Mais je t’aime et je cherche avec toi.”

“Ce que tu viens de dire, c’est un mensonge, et c’est injuste pour les autres. Mais je sais que tu n’es pas un menteur au fond. Je sais que tu es quelqu’un de sensible, et que parfois, tu dis n’importe quoi parce que tu as peur de te faire gronder.”

Continuer la métaphore du doudou intérieur

Tu pourrais lui dire :

“Tu sais, je pense que ton doudou à l’intérieur, parfois il a très peur.
Et du coup, il appelle un grand costaud qui dit ‘Je suis le meilleur !’ pour essayer de le protéger.
Et d’autres fois, il se cache dans un coin et dit ‘Je suis nul, je suis nul’.
Mais en vrai, c’est toujours lui, ton doudou, qui est là en dessous. Il a besoin d’être aimé, même quand il fait n’importe quoi.”

Un petit être qui, un jour, a eu très peur de ne pas être aimé à cause de ce qu’il faisait, de ce qu’il était, ou de ce qu’il ressentait.
Et depuis, il porte ce poids, ce doute profond :

“Si je montre qui je suis vraiment, on ne va pas m’aimer.
Si je me montre faible, nul, ou maladroit, on va se moquer de moi, ou m’abandonner.”

Le doudou veut cacher sa honte

C’est là que surgissent alors les protecteurs.
Ce sont eux qui ont mis en place les stratégies :

  • mentir pour éviter d’être découvert,
  • rejeter la faute pour éviter d’être humilié,
  • refuser l’effort pour éviter de rater,
  • dire “je suis le meilleur” pour éviter d’avoir à douter,
  • dire “je suis nul” pour avoir le contrôle de la chute.

Mais le noyau de tout ça, c’est ce petit doudou intérieur, ce petit enfant blessé par la honte,
qui a cru que ce qu’il vivait ou ressentait n’était pas aimable.

IFS adapté à un enfant :

  • Tu nommes une part vulnérable (le doudou).
  • Tu fais exister deux protecteurs.
  • Et tu ouvres une possibilité de dialogue avec lui-même, sans que ce soit lourd.

Tu pourrais l’inviter doucement :

“Tu veux bien lui dire un truc à ton doudou, là, maintenant ?
Même un tout petit truc pour qu’il se sente un peu moins seul ?”

Donner des visages aux protecteurs

S’il est réceptif, tu peux lui proposer un jeu comme :

“On pourrait inventer un personnage qui s’appelle Monsieur Le Meilleur.
Tu vois comment il parle, comment il marche ?
Et un autre qui s’appelle Monsieur Nul, celui qui dit qu’il ne vaut rien du tout.
Tu les vois dans ta tête ? Tu pourrais les dessiner ?”

Si l’exercice marche, tu pourras un jour lui proposer :

“Et toi, tu serais qui si ces deux-là partaient un peu en vacances ?
Qu’est-ce qu’on entendrait ? Qu’est-ce qu’on verrait ?”

C’est déjà une forme de désidentification : il commence à voir que ces voix ne sont pas lui, mais des parties de lui.

“Je pense que ton doudou, à l’intérieur, il a peut-être un tout petit coin où il croit qu’il est nul. Qu’il vaut rien. Qu’on l’aimera pas s’il est pas parfait.
Et ça, c’est ce qu’on appelle la honte. C’est une émotion très dure, mais ça arrive à plein de gens. Et surtout, ça peut se réparer doucement.”

“Tu sais, parfois je vois ce que tu fais, et je ressens une grande colère.
J’ai une part en moi qui déteste les injustices. Qui déteste quand quelqu’un ment, accuse à tort, ou fuit.
Cette part-là, elle s’énerve beaucoup.
Mais en dessous, il y a aussi moi, ton père, qui sais que tu fais ça pour cacher quelque chose.
Et c’est avec lui que je veux te parler maintenant.”

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Rencontre d'une part Séance IFS

Va bosser !

C’est intolérable à cet âge de se permettre d’avoir des journées aussi vides, aussi… aussi peu utiles pour la création du patrimoine, pour le renforcement de la sécurité, aussi peu constructives, être aussi volage, c’est… c’est insoutenable !

Alors oui, ce matin, t’a fait beaucoup d’administratif, parce qu’il fallait régler les problèmes d’assurance.

Alors oui, t’as travaillé un petit peu sur le gîte, après, c’est très bien mais putain de merde, c’est quand même pas possible, quoi, t’aurais pu travailler plus sur le gîte, t’aurait pu t’acharner un peu, au lieu de dire « ça suffit pour aujourd’hui ».

Et maintenant, tu pars à la salle de sport, comme ça, en plein après-midi ! C’est vraiment intolérable, c’est complètement intolérable !

Voici ce que dit une de mes parts, face au programme de journée d’aujourd’hui, dans laquelle je m’autorise (parce que j’en ai vraiment besoin), de ne pas m’épuiser dans des tâches lourdes et rébarbatives, dans laquelle je m’autorise à aller à la salle de sport,…

Parce que c’est vraiment ce que je cherche dans la vie : avoir du temps et me sentir disponible.

J’ai énormément travaillé pour pouvoir vivre plus légèrement, plus consciemment. J’ai énormément travaillé pour avoir des gîtes qui fonctionnent et qui me rapportent de l’argent, qui me laissent du temps, pour composer ma journée comme j’en ai envie.

Mais il y a cette part-là qui n’est vraiment pas contente…

Une première rencontre

Ma chère part bâtisseuse, ma part travailleuse, ma part acharnée, ma part jusqu’auboutiste, je voudrais te parler aujourd’hui.

D’abord pour te remercier pour cet investissement sans égal, sans pareil, cet investissement presque sans faille à me tenir éveillé quant au risque de sombrer dans la pauvreté ou dans la location à vie.

Tu m’as réveillé et tu m’as mis au travail pour me sécuriser matériellement, pour créer un patrimoine, pour créer de la valeur matérielle.

Et tu as réellement réussi parce qu’aujourd’hui, on est propriétaire de plusieurs maisons. On a acquis une certaine sécurité matérielle.

Pour cela je voudrais te remercier, parce que, très certainement, sans toi, je n’aurais pas réussi à me réveiller, Je n’aurais pas pris ce chemin qui était courageux.

Aussi, je sens en toi un héritage. Un héritage sans doute de mes grands-parents. Ces grands-parents qui avaient une bonne sécurité financière, qui pouvaient se permettre de nombreux achats de confort tels que des maisons secondaires, des vacances au ski, des voitures confortables.

J’ai l’impression aujourd’hui que ces grands-parents t’ont toujours un peu fasciné et c’est un peu leur rendre hommage en leur montrant que toi aussi t’es capable de créer un patrimoine.

M’entends-tu ? Aurais-tu envie de répondre ?

Alors moi je ne vois pas ce qu’on peut faire d’autre que se renforcer de toute façon. Moi de toute façon, je suis terrorisé du reste, je suis terrorisé du vide.

Je suis terrorisé d’être un lundi après-midi et de batifoler sur les routes pour aller faire la salle de sport à dépenser de l’argent alors qu’il y aurait tant à faire, tant à bâtir.

Autant, ta carrière artistique, entretenir tes gîtes, construire de nouveaux gîtes, sont des choses qui te mettent en valeur et qui te construisent et qui te rendent plus fort, autant le reste…

Aujourd’hui t’aurais pu t’y mettre à tes dessins pour renforcer ta collection d’œuvres à exposer, pour mieux te définir artistiquement, pour être plus solide !

Et là tu préfères aller à la salle de sport ! vraiment je ne comprends pas, vraiment moi ça me fait peur, j’ai l’impression que tu pars dans le vide, que tu pars dans le déstructuré, dans l’idée d’une vie de petit bourgeois superficiel, que tu lâches tes engagements, que tu penses plus au plaisir !

Construire une vie c’est pas toujours du plaisir et là t’es en train de fuir, de lâcher la pression, et réellement oui ça me fait peur, ça va déstructurer tout ça

Alors oui, je peux comprendre ton point de vue, ma chère part structurante et constructrice. Je peux comprendre ton point de vue. Et en même temps, tu sais, j’ai remarqué que… que je me sentais beaucoup plus fort et beaucoup plus stable, et beaucoup plus en forme quand j’entretenais mon corps. Quand je lui faisais faire des exercices du renforcement, de l’assouplissement. Et je me rends compte que c’est aussi nécessaire. Ça ne va pas venir remplacer… mes constructions. Ça ne va pas venir remplacer l’entretien de mes gîtes. Ça ne va pas venir remplacer… mon investissement dans l’art. Je dirais que du contraire. Ça vient y mettre de l’air. Ça vient y mettre du recul. Ça vient y mettre de la respiration, de l’oxygène. Ça vient… y mettre sans doute de la joie aussi. Et du courage. Et j’ai besoin de ça aujourd’hui pour respirer. Pour ne plus naître… qu’une personne qui construit… sans recul et sans… sans recul et sans… sans respiration. Je n’ai plus envie d’être celle qui construit juste par peur. Par peur de manquer. J’ai envie d’être… une personne qui construit par… conscience… et par plaisir. Par plaisir. Par intérêt. Parce que ça m’intéresse. Et parce que… j’aime bien. Est-ce que tu comprends ça ? Oui, je crois que je peux comprendre ça. En tout cas, je vois bien, je comprends bien que… que mon énergie n’est… n’est que de la peur et que… je comprends que… ma façon d’agir n’est… ne te permet pas de respirer. Et je te félicite de m’avoir… d’avoir osé me défier et me contredire en partant, cet après-midi, vers la salle de sport. Parce que oui, moi, ce que je veux, c’est ton bien. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, je me rends compte que… tu peux pas arriver à ce que j’attends de toi si t’entretiens pas ton corps. Si tu réfléchis pas un peu et si tu prends pas de recul et si tu t’épuises et si tu casses ton corps. Oui, j’ai entendu, ça va pas être facile pour moi. Mais oui, j’ai entendu aujourd’hui tes arguments.

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Journal

Looooong rêve

J’ai l’impression d’avoir fait un seul et unique long rêve durant toute cette nuit, je me réveillais quelque fois et je repartais dedans.

Ce week-end, on a eu deux repas avec des amis différents, c’est un peu plus de social que d’habitude, ça s’est plutôt bien passé.

Hier soir, j’avais le plexus solaire et le ventre tendu, alors en lisant et en m’endormant, je le caressais, cela m’apaisait beaucoup. Durant la nuit, si je me réveillais un peu trop, je le caressais à nouveau, comme pour le rassurer de ma présence, pour l’apaiser un instant, pour qu’il se sente soutenu.

Mon rêve ressemblait à un réveillon de Nouvel An dans un restaurant, avec une grande tablée autour de laquelle ma place changeait (je crois).

Je me souviens d’un personnage, joyeux, homosexuel, avoué qui s’était joint au groupe, il avait sur son visage des petites zones blanches qui traduisait des états émotionnels. Il disait qu’il avait envie ce soir de rencontrer du beau gosse. Je lui ai fait comprendre que ça ne serait pas moi, en espérant qu’il comprenne.

Je me souviens avoir reçu un petit sachet avec des gadgets et entendre la chanson de Michael Jackson thriller qui dit « it’s close to midnight » et de faire le lien avec le fait que bientôt, c’était le Nouvel An, j’ai trouvé ça subtil.

Interpretation :

Ce ventre que tu soutiens peut être le lieu d’émotions profondes, d’anxiétés anciennes, mais aussi de créativité, de joie à naître. Tu ne l’as pas fui — tu l’as touché, reconnu. Et il t’a offert un rêve social, symbolique, plutôt doux.

C’est une belle métaphore d’une soirée collective de passage (le nouvel an), un rite symbolique de bascule d’état, de cycle. Le fait que ta place change peut évoquer ta place dans le groupe, ou dans ta vie sociale en évolution. Tu es là, tu fais partie de la table, mais tu changes de point de vue, peut-être à la recherche de la place juste pour toi.

« It’s close to midnight », et de faire le lien avec le nouvel an. »

Ce moment du rêve est très intéressant : « j’ai trouvé ça subtil. »
C’est comme si l’inconscient t’envoyait un clin d’œil. Un message codé, presque poétique, dans une chanson populaire : le passage du temps, l’approche d’un basculement. Le fait que tu le perçoives comme subtil montre une sensibilité accrue, un plaisir à lier les fils symboliques, à entendre des messages cachés dans le quotidien ou le rêve.

Tu as vécu une nuit-tissu : un tissage de présence corporelle (le ventre soutenu), de détente sociale (week-end avec amis), et d’un rêve symbolique d’intégration. Il est rare qu’un rêve soit aussi homogène, fluide, et « peuplé » sans être oppressant.

C’est comme si quelque chose se réaccordait doucement.
Un passage à l’année suivante, à une autre forme de présence à toi.
Un « thriller », oui, mais qui ne fait pas peur.
Plutôt une douce tension vers la vie.

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Bientôt l’inconnu…

Dans quelques jours, je suis invité à participer au festival du carnets de voyages de Clermont avec de nombreux dessinateurs.

Je suis hébergé dans un dortoir avec cinq autres personnes. Je vais croiser beaucoup d’artistes, de gens de toutes sortes.

L’idée est super, c’est un endroit assez exceptionnel pour rencontrer des gens. Et j’ai l’impression qu’hier s’est opérée une bascule dans ma tête, dans le sens où j’avais très peur d’y aller, très peur des insomnies, peur d’être fatigué, peur de dormir dans un dortoir avec une peur de l’intrusion, une peur de ne pas dormir. Du coup, passer un séjour très sombre et angoissant. Ça, c’est une vision des choses, qui je crois être un peu liée à ce qu’on a parlé dernièrement sur l’insomnie, cette vision où je me vois encore comme quelqu’un qui n’est pas solide. Et j’ai eu une bascule l’autre jour, je me suis dit que je pourrais mettre toute cette énergie qui imagine le pire au profit de quelque chose de plus constructif, c’est-à-dire la relation. Et je me suis dit, ce séjour, au lieu de mettre toute l’énergie dans la défense, je pourrais la mettre dans la recherche de relation, la compréhension de la relation avec l’autre. Parce que c’est vraiment quelque chose que j’ai envie de développer chez moi, c’est quelque chose pour lequel je n’ai pas beaucoup d’outils. Et je me dis qu’on va partir dans cette optique-là, l’optique qu’effectivement il y a plein d’inconnus et c’est le but. C’est le but et je vais là-bas pour rencontrer tous ces inconnus, toutes ces inconnues, tous ces moments. Et je n’y vais pas pour tenir une image, je n’y vais pas pour prouver quoi que ce soit, je n’y vais pas pour me défendre, pour avoir la reconnaissance, mais bien pour rencontrer. Merci.

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Journal

Exigence et créativité

Ce matin, matinale de France Inter, un écrivain, jeune Goncourt, parle et lit un extrait de son livre.

Une phrase ressort : Je suis heureux qu’une écriture exigeante ai pu s’ouvrir et toucher ceux d’où je viens.

Exigeante ? On peut donc être exigeant avec la création sans être castrateur ou coupé du cœur ?

L’exigence comme soin, pas comme punition

L’exigence n’est pas obligée de venir d’un juge intérieur, ni d’un « correcteur » qui coupe ce qui dépasse.
Elle peut venir d’un amour du geste, d’un désir d’honorer ce qui nous traverse, de faire au mieux pour ne pas trahir ce qui est là.

Dans ce cas, l’exigence devient une forme d’attention.
Un soin attentif, un respect pour ce qui demande à naître.

“Je veux que cette phrase soit juste non pas pour prouver que je suis bon, mais pour être fidèle à ce que je ressens.”


J’ai continué mon dessin ce matin et je suis ravi du résultat. J’avais des images de maisons devant moi qui méttait mon cerveau plus à l’écoute de détails et la 3D. J’ai pris le temps de m’amuser à dessiner et de me projeter dans chaque détail du dessin.

J’ai l’impression d’avoir enfin le droit d’être « chez moi », en moi, avec moi… Je n’ose pas y penser tellement ça serait magnifique.

Les perspectives sont tordues mais le relief s’invite.
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Insomnie avant accrochage

Hier soir quand je me suis couché, j’étais particulièrement bien, près cette séance à la salle de sport qui m’avait nettoyé et dynamisé, je me suis inséré dans mon lit avec beaucoup de plaisir et de la légèreté au cœur.

J’étais tout de même un peu étonné de si peu m’inquiéter de l’accrochage que j’allais devoir faire aujourd’hui à Ploeren. Mais j’étais assez convaincu que dans mon cœur, dans ma tête, cet accrochage n’avait pas beaucoup d’enjeu. Parce qu’il n’était pas rémunéré, il y a moins d’attentes. Il y avait cependant quelques ombres au tableau : une très grande salle et un nombre limité d’œuvres qui plus est de petit format. L’angoisse de savoir que la salle allait donner un effet un peu vide m’angoissait de manière un peu sourde. Pourtant, comme c’est sourd, c’est loin, alors c’est pas grave. Je pense avoir l’esprit serein.

Pourtant, après un certain temps, je remarque bien que le sommeil n’arrive pas. Et je connais trop maintenant ce système-là. Système où tout est apparemment normal mais le sommeil ne vient pas. Et il ne viendra presque pas de toute la nuit.

Au milieu de la nuit, ce fut vraiment insupportable.

Insupportable de voir qu’à chaque fois qu’il y a un événement dans ma vie, il y a une insomnie qui le précède.

J’ai commencé à pleurer, doucement d’abord, et puis de plus en plus intensément, parce que j’en avais marre.

Marre, marre, j’étais fatigué de supporter cette impression de punition, cette impression de restriction, avoir l’impression que dès qu’il y a quelque chose de chouette ou d’un peu atypique qui est prévu dans ma vie, je sois comme puni par une insomnie.

J’étais dégoûté à l’idée que, demain, j’arriverai encore avec une tête épuisée, que je n’aurai pas tous mes réflexes, toutes mes capacités.

Soazig s’est réveillée pendant mes pleurs. En échangeant quelques mots avec elle, il devenait évident que j’étais en contact avec une part de moi qui était encore dans ce collège, le Collège Cardinal Mercier, en deuxième année. Que cette part-là se sentait nulle, inexistante, seule, extrêmement seule, rejetée, pas aimée, complètement perdue, complètement incapable de comprendre comment s’en sortir, comment être aimée, convaincue qu’elle n’a aucune valeur.

Pourtant, aujourd’hui à Ploeren, ça s’est bien passé. Ça s’est même très bien passé, malgré la fatigue.

J’ai même eu un point presse un peu intimidant, où j’étais assis à une table avec plusieurs personnes autour de moi. Et j’ai réussi à m’en sortir sans trop de casse, sans trop de timidité, sans trop de bouffée d’émotion. J’étais même plutôt bien. Et je me suis rendu compte à quel point il y a une différence entre ce que je suis devenu aujourd’hui, grâce à tout ce travail intérieur, et ce que je crois encore être à l’intérieur. Et j’aimerais vraiment que, petit à petit, la mise à jour se fasse. De façon plus pérenne, de façon plus consciente.

La nuit m’a semblé une impasse, et le jour m’a offert une preuve du contraire.

Peut-être que là, peut naître quelque chose de puissant. Un soulagement et probablement une bascule de perception.

Qui pleurait cette nuit ? Cette question revient souvent alors que les sanglots m’envahissent. Sans doute une part épuisée et impuissante, qui vit l’insomnie comme une punition injuste. Elle pleure d’être entravée, bridée, diminuée. Elle ne pleure pas seulement parce qu’elle est fatiguée, elle pleure d’un chagrin plus ancien : celui d’être empêchée d’éclore, d’être grande, libre, présente à la vie. Elle dit : “je veux vivre et on m’empêche de vivre”. C’est peut-être une part adolescente qui sent qu’elle n’a pas eu le droit de s’épanouir.

Cela revient encore et toujours à cet empêchement de grandir que m’aurait infligé papa.

Maintenant, il commence à sortir dans les larmes, dans le souffle, dans l’émotion, dans le corps.

Et je te remercie de tout mon corps, de toute ma chair, de tout mon coeur. Merci de venir à moi !

Il y avat aussi cette nuit une part protectrice méfiante, qui dit : “tu nous fais peur quand tu t’exposes. Reste à la maison. Ne crée pas d’événements”. Elle est celle qui a prit toute la place chez mes parents aujourd’hui. Celle-là ne pleure pas, elle gronde doucement, elle s’inquiète, elle voudrait t’éviter la chute. Elle pourrait venir du collège, ou même d’avant. Elle protège. Et elle est usée, elle aussi. Usé de me restreindre. C’est sans doute elle qui m’empêche de dormir pour me freiner en pensant me protéger.

A Travailler

Rencontrer l'adolescent triste et seul dans sa classe du Collège Cardinal Mercier.

Rencontrer cette différence entre l'image que j'ai de moi et ce que je vit aujourd'hui.
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A travailler Journal Prise de conscience

Conversation nocturne avec Capucine

Cette nuit Capucine est venue à nouveau dans la chambre après un cauchemar et j’étais un peu en colère parce que j’avais peur que cela devienne une habitude vu que c’était le deuxième jour à suivre qu’elle faisait ça et donc je me suis couché avec elle et comme on ne s’endormait pas j’ai cru bon de lui parler de cette peur et après lui avoir raconté elle m’a beaucoup parlé de cette peur à l’école en mathématiques.

Ensuite elle m’a demandé quel était mon premier métier et je lui ai raconté un peu toute ma vie professionnelle et je me suis rendu compte que durant toute ma vie professionnelle et même avant j’ai été accompagné d’une boule au ventre et à la fin de mon récit, j’avais cette boule au ventre et je me suis mis à un peu pleurer en disant que cette boule c’était parce que je n’avais toujours pas réussi à faire ce que je voulais faire pourtant j’y ai beaucoup travaillé et je pense me rapprocher vraiment de ce que j’aime faire je sens mille fois moins enfermé qu’avant mais je pense que cette boule au ventre, c’est aussi et surtout ce manque de confiance en moi cette incapacité encore à me… à vivre debout et à parler avec ma voix sûr de moi.

Quand j’en ai parlé ce matin à Soazig, dans la conversation, à un moment, elle me dit « mais les gens t’aiment beaucoup ». Et quand elle me dit ça, j’ai instantanément l’image de mon collège qui vient se mettre, ce collège où j’étais seul, complètement seul, différent, je me sentais moche, mal aimé, rejeté, gros, nul, incapable de m’intégrer, sans amis. Et décidément, je crois que cette image est encore très fortement ancrée en moi, dans mon corps, et qu’elle m’empêche encore aujourd’hui de vivre énormément de choses.

A travailler : cette image de collégiens raté qui vient distordre mes relations sociales actuelles.

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Prise de conscience

Intrusion Capucine

Cette nuit j’ai vu à quel point mon corps, mon inconscient, avait intégré que l’intrusion est une menace.

Alors que je dormais tranquillement, ma fille a eu un cauchemar et est rentrée doucement dans la chambre. J’ai senti alors toute l’adrénaline et toute la peur dans mon corps, et cela, malgré que je savais très bien que c’était ma fille.

J’ai pris ce temps spécial où j’étais conscient, avec la peur, pendant que Capucine rentrait, et je n’ai rien fait d’autre qu’observer mon corps, empli de cette peur, sans la juger, sans rien faire. C’était vraiment étrange, une vraie prise de conscience qu’il y a encore beaucoup de parts, sans doute très profondes, à aller apaiser à propos de cette intrusion.

Ensuite, je me suis plusieurs fois réveillé après des rêves dont je ne me souviens plus et j’ai toujours appliqué la même pratique (que parfois j’arrive à appliquer, parfois pas). Cette nuit j’y suis arrivé. Cette capacité à juste accepter, à être avec l’état du corps de ce moment-là.

J’ai remarqué aussi que cette façon d’être self est moins intrusive que d’autres. D’habitude j’essaye toujours de… de me désidentifier de la part qui est en action et de la regarder. Finalement, c’est un peu tordu comme façon de faire. Et là j’ai réussi cette nuit à… à juste sentir dans mon corps en fait… juste être avec la sensation, avec l’émotion. Sans la regarder. C’est comme une manière d’être à ses côtés mais pas la regarder pour pas l’intimider ou… pour pas l’accuser. Juste être là et la reconnaître.