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Prise de conscience

Honneur à toi

Je me sens tellement soulagé aujourd’hui, tellement léger, d’avoir osé dire non à l’invitation de ce festival.

Encore ce matin, j’étais assez sûr de dire non et en même temps assez hésitant. Mais très rapidement, j’ai compris que j’avais pris la bonne décision en n’y allant pas. C’était, j’ai l’impression, la décision du cœur plutôt que de la raison.

J’ai pris cette décision comme un hommage à cette part qui est délaissée depuis peut-être plus de trente ans, voire plus, qui a toujours été mise de côté, qui a toujours été gênante alors que je voulais me rendre à des événements, ou aller voir des amis, ou faire du sport.

Cette part gênante parce que apeurée, inquiète, qui a besoin de douceur et qui a besoin de sécurité, je ne voulais pas l’avoir parce que je ne voulais pas me définir comme ça.

Je ne voulais pas me définir fragile.

Je voulais me définir comme combatif, comme dépassant les peurs.

Et aujourd’hui, c’est un hommage, un agenouillement devant elle.

Pour lui demander pardon, pour lui montrer que je vois qu’elle existe, pour la valoriser, pour la reconnaître.

Aussi pour la rassurer, lui montrer qu’elle retrouve de l’importance à mes yeux. Cette part est fatiguée d’avoir peur, est fatiguée d’être inquiète et a besoin de toute mon attention.

« Je m’accepte tel que je suis, pas tel que j’ai voulu devenir pour être aimé. »

C’est une décision immense, un changement immense parce que j’ai toujours cru que :

Me forcer allait m’aider à aller vers ce que j’avais envie

Mais ça ne fonctionne pas comme ça.

Je comprends maintenant que ça fonctionne plutôt en écoutant ce qui freine, ce qui a peur, ce qui a besoin d’être entendu.

C’est tellement chouette, ça fait tellement du bien de sentir ce corps libéré, sentir que je commence à me reconnecter avec une partie très importante de moi.

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A travailler Journal Prise de conscience

Conversation nocturne avec Capucine

Cette nuit Capucine est venue à nouveau dans la chambre après un cauchemar et j’étais un peu en colère parce que j’avais peur que cela devienne une habitude vu que c’était le deuxième jour à suivre qu’elle faisait ça et donc je me suis couché avec elle et comme on ne s’endormait pas j’ai cru bon de lui parler de cette peur et après lui avoir raconté elle m’a beaucoup parlé de cette peur à l’école en mathématiques.

Ensuite elle m’a demandé quel était mon premier métier et je lui ai raconté un peu toute ma vie professionnelle et je me suis rendu compte que durant toute ma vie professionnelle et même avant j’ai été accompagné d’une boule au ventre et à la fin de mon récit, j’avais cette boule au ventre et je me suis mis à un peu pleurer en disant que cette boule c’était parce que je n’avais toujours pas réussi à faire ce que je voulais faire pourtant j’y ai beaucoup travaillé et je pense me rapprocher vraiment de ce que j’aime faire je sens mille fois moins enfermé qu’avant mais je pense que cette boule au ventre, c’est aussi et surtout ce manque de confiance en moi cette incapacité encore à me… à vivre debout et à parler avec ma voix sûr de moi.

Quand j’en ai parlé ce matin à Soazig, dans la conversation, à un moment, elle me dit « mais les gens t’aiment beaucoup ». Et quand elle me dit ça, j’ai instantanément l’image de mon collège qui vient se mettre, ce collège où j’étais seul, complètement seul, différent, je me sentais moche, mal aimé, rejeté, gros, nul, incapable de m’intégrer, sans amis. Et décidément, je crois que cette image est encore très fortement ancrée en moi, dans mon corps, et qu’elle m’empêche encore aujourd’hui de vivre énormément de choses.

A travailler : cette image de collégiens raté qui vient distordre mes relations sociales actuelles.

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Prise de conscience

Intrusion Capucine

Cette nuit j’ai vu à quel point mon corps, mon inconscient, avait intégré que l’intrusion est une menace.

Alors que je dormais tranquillement, ma fille a eu un cauchemar et est rentrée doucement dans la chambre. J’ai senti alors toute l’adrénaline et toute la peur dans mon corps, et cela, malgré que je savais très bien que c’était ma fille.

J’ai pris ce temps spécial où j’étais conscient, avec la peur, pendant que Capucine rentrait, et je n’ai rien fait d’autre qu’observer mon corps, empli de cette peur, sans la juger, sans rien faire. C’était vraiment étrange, une vraie prise de conscience qu’il y a encore beaucoup de parts, sans doute très profondes, à aller apaiser à propos de cette intrusion.

Ensuite, je me suis plusieurs fois réveillé après des rêves dont je ne me souviens plus et j’ai toujours appliqué la même pratique (que parfois j’arrive à appliquer, parfois pas). Cette nuit j’y suis arrivé. Cette capacité à juste accepter, à être avec l’état du corps de ce moment-là.

J’ai remarqué aussi que cette façon d’être self est moins intrusive que d’autres. D’habitude j’essaye toujours de… de me désidentifier de la part qui est en action et de la regarder. Finalement, c’est un peu tordu comme façon de faire. Et là j’ai réussi cette nuit à… à juste sentir dans mon corps en fait… juste être avec la sensation, avec l’émotion. Sans la regarder. C’est comme une manière d’être à ses côtés mais pas la regarder pour pas l’intimider ou… pour pas l’accuser. Juste être là et la reconnaître.

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Journal Prise de conscience

Cette nuit a commencé douce et agréable, je respirait naturellement avec mes émotions. Il y avait un silence agréable dans ma tête. Sans doute parce que je m’étais exprimé avec émotion depuis cet endroit en moi encore si mystérieux et complexe qu’est le ventre ou peut-être plus précisément le plexus solaire. Les mots y était sortis hier pendant cette rencontre familiale.

Soazig s’est réveillée dans la nuit et j’ai fait un lien avec son symptôme et la colère qu’elle a dû certainement enfuir hier durant la conversation.

Je ne me suis pas rendormi et peu de temps après, La boule dans le ventre est revenue. Mais au lieu d’essayer de la faire taire ou de l’analyser, je me suis assis à côté d’elle. Je lui ai tenu compagnie, sans mot. J’ai senti qu’elle se méfie profondément des mots, sans doute parce qu’elle a été manipulée toute sa vie par les paroles de mon père.

Et c’est justement cette nuit, dans ce silence, qu’elle a bien voulu me montrer quelque chose. En me laissant traverser par les images, des souvenirs me sont revenus — des phrases dites hier par mon père et que je ne retrouvais plus. En les revivant, c’est devenu limpide : mon père manipule, il a toujours manipulé, pas seulement moi ou mon frère, mais surtout ma mère. Et je crois qu’il est prêt à tout.

Ce matin, cette évidence m’est apparue : il correspond à la définition d’un pervers narcissique. J’ai lu plusieurs descriptions et il coche toutes les cases. Ça m’a soulagé, car ça met enfin un mot sur tout ce que j’ai vécu sous son autorité. Ce n’est pas de la folie de ma part. C’est réel.

Et en parallèle, je vois ma mère qui meurt à petit feu à ses côtés. Je pense à son rêve récurrent : elle est dans un train et elle a oublié quelqu’un sur le quai. Pour moi, ce rêve dit tout. Elle a laissé sa conscience sur le quai en montant dans le train de la vie avec mon père. Et cette conscience l’attend. Elle sait.

J’aimerais lui parler. Lui dire que je vois, et que ce que je vois, je le vois avec amour. Que je ne veux pas l’accuser, mais lui tendre la main. Lui dire que ce qu’elle vit, ce n’est pas une fatalité.

Dis-moi si tu veux que je transforme ce résumé en un texte plus littéraire, plus poétique, ou même en une lettre à ta mère ou à ta part intérieure.