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Rencontre d'une part Séance IFS

Va bosser !

C’est intolérable à cet âge de se permettre d’avoir des journées aussi vides, aussi… aussi peu utiles pour la création du patrimoine, pour le renforcement de la sécurité, aussi peu constructives, être aussi volage, c’est… c’est insoutenable !

Alors oui, ce matin, t’a fait beaucoup d’administratif, parce qu’il fallait régler les problèmes d’assurance.

Alors oui, t’as travaillé un petit peu sur le gîte, après, c’est très bien mais putain de merde, c’est quand même pas possible, quoi, t’aurais pu travailler plus sur le gîte, t’aurait pu t’acharner un peu, au lieu de dire « ça suffit pour aujourd’hui ».

Et maintenant, tu pars à la salle de sport, comme ça, en plein après-midi ! C’est vraiment intolérable, c’est complètement intolérable !

Voici ce que dit une de mes parts, face au programme de journée d’aujourd’hui, dans laquelle je m’autorise (parce que j’en ai vraiment besoin), de ne pas m’épuiser dans des tâches lourdes et rébarbatives, dans laquelle je m’autorise à aller à la salle de sport,…

Parce que c’est vraiment ce que je cherche dans la vie : avoir du temps et me sentir disponible.

J’ai énormément travaillé pour pouvoir vivre plus légèrement, plus consciemment. J’ai énormément travaillé pour avoir des gîtes qui fonctionnent et qui me rapportent de l’argent, qui me laissent du temps, pour composer ma journée comme j’en ai envie.

Mais il y a cette part-là qui n’est vraiment pas contente…

Une première rencontre

Ma chère part bâtisseuse, ma part travailleuse, ma part acharnée, ma part jusqu’auboutiste, je voudrais te parler aujourd’hui.

D’abord pour te remercier pour cet investissement sans égal, sans pareil, cet investissement presque sans faille à me tenir éveillé quant au risque de sombrer dans la pauvreté ou dans la location à vie.

Tu m’as réveillé et tu m’as mis au travail pour me sécuriser matériellement, pour créer un patrimoine, pour créer de la valeur matérielle.

Et tu as réellement réussi parce qu’aujourd’hui, on est propriétaire de plusieurs maisons. On a acquis une certaine sécurité matérielle.

Pour cela je voudrais te remercier, parce que, très certainement, sans toi, je n’aurais pas réussi à me réveiller, Je n’aurais pas pris ce chemin qui était courageux.

Aussi, je sens en toi un héritage. Un héritage sans doute de mes grands-parents. Ces grands-parents qui avaient une bonne sécurité financière, qui pouvaient se permettre de nombreux achats de confort tels que des maisons secondaires, des vacances au ski, des voitures confortables.

J’ai l’impression aujourd’hui que ces grands-parents t’ont toujours un peu fasciné et c’est un peu leur rendre hommage en leur montrant que toi aussi t’es capable de créer un patrimoine.

M’entends-tu ? Aurais-tu envie de répondre ?

Alors moi je ne vois pas ce qu’on peut faire d’autre que se renforcer de toute façon. Moi de toute façon, je suis terrorisé du reste, je suis terrorisé du vide.

Je suis terrorisé d’être un lundi après-midi et de batifoler sur les routes pour aller faire la salle de sport à dépenser de l’argent alors qu’il y aurait tant à faire, tant à bâtir.

Autant, ta carrière artistique, entretenir tes gîtes, construire de nouveaux gîtes, sont des choses qui te mettent en valeur et qui te construisent et qui te rendent plus fort, autant le reste…

Aujourd’hui t’aurais pu t’y mettre à tes dessins pour renforcer ta collection d’œuvres à exposer, pour mieux te définir artistiquement, pour être plus solide !

Et là tu préfères aller à la salle de sport ! vraiment je ne comprends pas, vraiment moi ça me fait peur, j’ai l’impression que tu pars dans le vide, que tu pars dans le déstructuré, dans l’idée d’une vie de petit bourgeois superficiel, que tu lâches tes engagements, que tu penses plus au plaisir !

Construire une vie c’est pas toujours du plaisir et là t’es en train de fuir, de lâcher la pression, et réellement oui ça me fait peur, ça va déstructurer tout ça

Alors oui, je peux comprendre ton point de vue, ma chère part structurante et constructrice. Je peux comprendre ton point de vue. Et en même temps, tu sais, j’ai remarqué que… que je me sentais beaucoup plus fort et beaucoup plus stable, et beaucoup plus en forme quand j’entretenais mon corps. Quand je lui faisais faire des exercices du renforcement, de l’assouplissement. Et je me rends compte que c’est aussi nécessaire. Ça ne va pas venir remplacer… mes constructions. Ça ne va pas venir remplacer l’entretien de mes gîtes. Ça ne va pas venir remplacer… mon investissement dans l’art. Je dirais que du contraire. Ça vient y mettre de l’air. Ça vient y mettre du recul. Ça vient y mettre de la respiration, de l’oxygène. Ça vient… y mettre sans doute de la joie aussi. Et du courage. Et j’ai besoin de ça aujourd’hui pour respirer. Pour ne plus naître… qu’une personne qui construit… sans recul et sans… sans recul et sans… sans respiration. Je n’ai plus envie d’être celle qui construit juste par peur. Par peur de manquer. J’ai envie d’être… une personne qui construit par… conscience… et par plaisir. Par plaisir. Par intérêt. Parce que ça m’intéresse. Et parce que… j’aime bien. Est-ce que tu comprends ça ? Oui, je crois que je peux comprendre ça. En tout cas, je vois bien, je comprends bien que… que mon énergie n’est… n’est que de la peur et que… je comprends que… ma façon d’agir n’est… ne te permet pas de respirer. Et je te félicite de m’avoir… d’avoir osé me défier et me contredire en partant, cet après-midi, vers la salle de sport. Parce que oui, moi, ce que je veux, c’est ton bien. Et c’est vrai qu’aujourd’hui, je me rends compte que… tu peux pas arriver à ce que j’attends de toi si t’entretiens pas ton corps. Si tu réfléchis pas un peu et si tu prends pas de recul et si tu t’épuises et si tu casses ton corps. Oui, j’ai entendu, ça va pas être facile pour moi. Mais oui, j’ai entendu aujourd’hui tes arguments.

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Journal Rencontre d'une part

Intrusion à l’hotel

Halte à Caen dans l’hôtel Novotel.

Très mauvaise nuit, elle me faisait penser à celles qui ont précédé ma dépression, une attente, pas d’angoisse, juste un sommeil qui ne vient pas.

Tout de même, à un moment, un bruit dans le couloir et je me trouve terrorisé, j’essaie de crier pour prévenir Soazig mais impossible de sortir un son. Ça me rappelait ces rêves que je faisais enfant ou je n’arrivais pas à courir.

Je gesticule, comme bloqué dans mes mouvements et je me réveille, je me rends compte que c’est un rêve. Je me lève pour aller vérifier la porte de la chambre et j’avais bien oublié de sortir la carte de la serrure extérieure.

Ce rêve me fait penser à celui qui, il y a quelques mois, me terrorisait de voir des bébêtes vivantes sur le terreau.

Le sommeil ne revient pas et je cherche la part qui veille. Elle me semble debout, grande et fine, terrorisé dans un coin. Je la rassure, je la prends dans mes bras, je lui dis que je suis là, qu’elle n’est plus toute seule, qu’elle peut essayer de lâcher.

Une fonceuse courageuse et brillante.

Je me rends compte que la part incroyable qui cherche à me rééquilibrer, un appétit de comprendre, une excitation de lever le voile, un empressement de retrouver la liberté après tant d’années d’étouffement…
Et en même temps, mon système intérieur — mon corps, mes parts, mon monde émotionnel — n’a pas encore eu le temps de digérer, de poser les valises, de reprendre souffle.

Enfin dehors.

J’avais l’impression hier que j’étais sorti du tunnel en comprenant que papa avait tous les symptômes d’un pervers narcissique. Mais je n’avais pas conscience de tout en moi qui n’avait pas encore reçu l’information et qui est sans doute dans la terreur ou l’insécurité actuellement. Je l’ai bien senti hier.

J’aime bien cette image, elle me semble juste :

Tu fonces, peut-être en courant, dans les couloirs du labyrinthe familial, avec ta torche à la main, criant “Eurêka !” à chaque tournant —
et derrière toi, certaines parts sont à la traîne, à bout de souffle, encore tremblantes, encore dans le noir.
Elles n’ont pas encore osé croire que l’air est respirable, que la porte est ouverte.
Elles voudraient juste qu’on marche doucement. Qu’on prenne leur main.

Et je pourrais lui dire bientôt :

“Je te vois, toi qui veux comprendre tout, tout de suite. Tu es brillante, tu as de l’intuition, de l’ardeur, tu captes des vérités que personne n’a jamais dites. Et je te remercie pour tout ce que tu as vu, découvert, porté. Mais je veux te dire aussi que ce n’est pas à toi de tout réparer seul. Que d’autres parts de moi ont besoin de lenteur, de sécurité, de chaleur. Et que maintenant, on va essayer d’y aller ensemble. En prenant soin les uns des autres. »

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Rencontre d'une part

Hyper vigilance

J’ai fait la rencontre d’une part qui me met en hypervigilance quand il y a du monde autour de moi.
Je pense qu’elle est en activité depuis très tôt depuis mon adolescence, car la foule a toujours été une chose difficile à vivre pour moi.

Je l’ai rencontré légèrement accueilli reconnu mais j’ai un peu l’impression que c’est un peu dans le vide parce que cette peur et sûrement très importante.

Ce matin au réveil j’ai eu à nouveau cette sensation de peur qui finalement me fait plus penser à des sursauts d’hyper vigilance.

J’ai l´intuition que la part codeuse participe à l´hyper vigilance en l’entretenant