Le début de ma nouvellle vie c’est moi.
Depuis des années je ne veux as voir que pour alller mieux je dois me mettre au travail. Le travail de se rencontrer de ´s’aider de m’aider de m’aimer.
Je sors de chez ma psy et il est inéducable que la seule personne qui puisse m’aider c’est moi.
J’ai confiance en moi, si je pense ça, si j’étais intuition, c’est que c’est bien, je suis une personne intelligente, je pense pas que des bêtises
Je suis bien emmerdé, je suis toujours allé chez les thérapeutes pour me sentir mieux.
La première secondaire.
Je parle beaucoup de suicide sous le ton de l’humour. Une fille m’offre une corde pour me pendre. Je prends alors un tout petit peu conscience que les autres entendent mon message.
Un rien l’amuse
Un élève qui me regardais jouer avec une roue et un moteur électrique dans le hall du collège.
J’apprécie les cours de techno. Je me souviens de deux cours, l’un chez une dame où je réalise un nichoir et du macramé. L’autre ou je réalise des circuits électroniques. Ça doit donc être un prof d’électronique.
Toi t’essaye d’en faire le moins possible
Prof de math au college
Je me souviens vaguement de la file devant la classe. Je ne me sens pas bien. Je me sens en permanence nu, sans aucune protection, incapable d’avoir une intériorité.
Je n’ai aucune idée de comment m’intégrer, ceux qui le sont, la majorité ici, sont des extra-terrestres pour moi, je n’ai aucune valeur, personne ne veut de moi dans son groupe. Seul les esseulés sont mes compagnons. Les moches et les inadapté. On a honte, on est pas bien, on en parle pas, on fait comme si on ne le voyait pas.
Il y a une exposition de Nicolas de Stael au collège. On y va et je me demande comment on peut peindre des choses aussi belles. Lors d’un atelier peinture dans le réfectoire du haut, une dame nous donne un visage en plâtre à peindre. Je réclame du noir, elle me dit que le noir n’est pas beau. Elle est épatée de ce que j’en ai fait. J’ai peint le plâtre et le résultat est très satisfaisant.
Je suis arrivé avec mes deux copains de primaire, je crois qu’il sont dans ma classe mais j’ai déjà perdu tout contact avec eux. Grosse déception. Déjà en primaire la relation était fragile. Je me sentais gros pataud et pas bon en foot. Mais ça ne m’empêchai pas de passer des après-midi chez eux. Une fois au collège, on se retrouve tout de même pour faire du skate.
Je n’arrive pas à me concentrer pour travailler, j’ai l’impression de ne pas être là. Je ne peux pas me permettre d’être moi, je n’ai rien à faire ici. Je veux être sur mon vélo. Je ne suis pas à la hauteur de ce qu’on me demande. C’est un monde qui me semble hermétique, je n’arrive pas à m’y fondre, dans ma tête je ne parle pas la même langue qu’eux. Ici tout est froid, que des mots, des notes, des cahiers, dés rapports, des bulletins. Je ne suis pas là. Et je ne dis rien. J’encaisse les réprimandes de mes professeurs et de mes parents. « Il est feignant », « il est capable mais ne fait rien », « il se repose sur ses lauriers ».
Ce qu’il m’enseigne ne m’intéresse pas, ne me touche pas, ne me concerne pas. Je n’arrive pas à retenir, je ne sais pas comment m’y prendre.
J’ai des bonnes notes en dessin, je suis appliqué et attentif. Nous apprenons à dessiner un œil, c’est intéressant, je retiens ce que j’apprends. J’aime bien le local, moins la prof mais c’est pas grave, je m’applique pour lui plaire.
Je me sens enfermé dans ma tête, je n’arrive pas à courir durant le sport, le latin ne rentre pas et je pense tous les soir qu’un jour j’aurai une télécommande pour que les filles tombent amoureuse de moi. Ça me sauverait.
Je suis inadapté et ça me terrorise, je me sens seul avec mon sentiment, j’en ai honte. A l’arrêt de bus, des garçons se moquent de moi et me bousculent. J’ai peur quand ils sont là. Je n’ai aucune force et n’en aurai jamais. Je suis à la merci de n’importe qui.
Le trajet en bus est un moment de souffrance. J’ai l’impression que tout le monde me regarde, scrute le moindre de mes gestes. Je n’ose pas éternuer, quand je sens un éternuement arriver j’en veux au ciel, et je fais tout pour l’étouffer dans l’œuf. Je fixe le paysage dehors, je ne bronche pas, j’ai peur que l’on se moque de moi, d’être la risée du bus. J’ai peur de vivre, j’ai peur des autres, j’ai peur, je ne comprends rien.
Cette école est immense, 3000 élèves, c’est trop grand pour moi.
La deuxième secondaire.
J’ai choisi l’option comptabilité. Je suis chez madame Lor. Elle est grosse avec des cheveux gras, quand je suis à côté d’elle, je sen une forte odeur de transpiration. Je suis arrivé chez elle parce que le directeur du collège a misé sur moi comme on mise sur un cheval. Je me souviens qu’il ai dit ça lors de la convocation dans son bureau à laquelle je me suis rendu avec ma maman. Comme sur un cheval. Sébastien est v’capable et le faire doubler le découragera, donc je mise sur lui et lui fait confiance pour sa seconde. Son cheval a perdu, il doublera sa seconde. Et puis sa troisième aussi et la cinquième ensuite. Cheval à la traîne.
Je mélange les deux seconde que j’ai fait chez la même madame lor.


